Les alentours de Banyuwangi
Après avoir parcouru les ruelles de Banyuwangi, je fais de mon auberge mon camp de base pour explorer les nombreux parcs nationaux et curiosités plus ou moins touristiques de la région.
N’ayant pas pu découvrir la savane au West Bali National Park, je commence donc par le Parc National de Baluran.
Parc National de Baluran
A une heure de voiture de BWI, le parc National de Baluran, dominé par le volcan du même nom, nous tend les bras.
La jeune femme au guichet me tend un plan et m’informe qu’il y a douze kilomètres jusqu’à la savane et à minima trois de plus pour rejoindre la mer et les mangroves. Après un calcul rapide qui m’amène à me dire que si je veux aller jusqu’à la mer il va falloir marcher quinze kilomètres et qu’au total cela en fera trente, je défaille un peu. Je m’arme de courage et je me souviens qu’avec une amie, que dis-je une amie, une sœur de cœur, nous avions fait plus de quinze miles, soit plus de vingt-quatre kilomètres, en randonnant sur le volcan Haléakala à Hawaii. Le spectacle et le lieu méritaient nos efforts. Ragaillardie à l’évocation de cette victoire, je demande à mon chauffeur où il m’attendra; et je me dis qu’il va m’attendre très très très longtemps 😅. Il me regarde comme si j’étais folle. Alors je répète ma question au cas où il ne l’aurait pas saisie. Et là, la sentence tombe ! « Are you crazy, girl ? ».
A mon tour, le regardant avec des yeux ronds, je ne comprends pas. Puis il me montre les clés et me dit : « walking no way, driving yes 😜 ». « I will survive » de Gloria Gaynor et toute une fanfare raisonnent dans ma tête avec une petite rengaine stupide : « Youpi, je ne vais pas marcher trente kilomètres aujourd’hui ». Si je n’avais pas eu peur qu’il me prenne pour plus folle que je ne suis, j’aurais fait la danse de la victoire !
La route rénovée traverse une forêt couleur émeraude nommée « evergreen ». Le contraste est surprenant en comparaison avec les forêts inanimées passées juste avant. Enfin, nous arrivons à la savane. Je ne suis jamais allée en Afrique mais j’imagine que les paysages sont identiques. La splendeur de ce lieu désertique est saisissante. A perte de vue, la savane et quelques arbres qui luttent pour survivre. J’ai le sentiment d’être seule sur terre, en prise avec l’immensité du lieu. Seuls, un peu plus loin, des bœufs sauvages appelés « banteng » démontrent qu’un peu de vie est possible dans ce paysage aride.
Nous poursuivons la route jusqu’à la mer et les mangroves. Ces bosquets sont plus ou moins hauts et leurs racines s’entremêlent de telle manière qu’il est parfois ardu de pouvoir se frayer un chemin. De nombreuses espèces d’oiseaux les peuplent ainsi que les crabes, les mollusques, les crustacés et les poissons. Mais cette fois, nous sommes accueillis par des singes. C’est d’ailleurs la première fois que je vois des singes dans l’eau. L’image est amusante car opposée au stéréotype habituel. Je poursuis le chemin à travers la jungle. Mon chauffeur étant paniqué (peut-être des tigres, des lions et des crocodiles nous guettaient), il rebroussa chemin au bout de vingt mètres. Je vous rassure il ne s’agit bien que d’une forêt, pas besoin de machette pour frayer son chemin ce qui me permis de longer la côte entre forêt et mangrove. Sublime.
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De Djawatan
Le lendemain, je prends la direction de l’ouest pour me rendre au parc De Djawatan. Par la chaleur actuelle, il fait 36°C, je cherche un peu de fraîcheur et ce parc et ses arbres centenaires m’offrent un lieu de quiétude fabuleux pour une bonne sieste ou pour lire un livre protégée du soleil. La brise légère danse dans le feuillage. Le sommet des arbres se divise en différentes formes dans le ciel, donnant à l’ensemble du parc un environnement qui n’a rien à envier au » Seigneur des Anneaux ».
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Le port de Moncar
Puis je quitte mon havre de sérénité pour rejoindre le tumulte du port de pêche traditionnel et coloré de Muncar. Ce village est l’un des plus grands ports de pêche de cette région de Java. Des centaines de bateaux traditionnels madurais mouillent chaque jour dans le port. Ils mesurent vingt-quatre mètres de long et il faut trois à quatre mois pour construire un tel bateau. Ils sont construits selon les règles de l’art par des artisans spécialisés à Madura, île au Nord de Java. Leur forme daterait de l’époque du royaume javanais de Mojopahit et remonterait donc au XVe siècle .
Certains sont décorés afin que les pêcheurs et leur embarcation soient protégés. Et il en faut de bons auspices car ils ne sont pas moins de vingt pêcheurs pour un petit bateau. C’est à se demander comment ils pêchent et comment ils peuvent ensuite stocker le poisson.
J’observe ensuite des pêcheurs débarquant leur butin du jour. La pêche a été bonne. Des dizaines de raies mantas ont été prises. Mon cœur de plongeur saigne de voir ces si beaux poissons accrochés ainsi au lieu de les voir nager. Mais au regard fier et heureux des pêcheurs, je comprends que pour eux cette manne financière est une providence.
A côté du port, le marché aux poissons. On est vraiment dans « du producteur au consommateur ». les poissons sont frais ou directement salés et séchés sur place. La balade vaut le coup mais l’odeur peut vous donner la nausée en moins de deux.
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La plage de Pulau Merah (Red Island Beach)
Enfin, je termine mon périple en passant le week-end à Palau Merah. Les amateurs de plages paradisiaques trouveront leur bonheur tout comme les surfeurs. Alors qu’est-ce qu’il y a de mieux à faire que de buller en sirotant avec plaisir une noix de coco fraîche.
NB : le lieu est paradisiaque et les locaux en profitent. Tout est trois fois plus cher ici et ce d’autant plus que vous êtes vraiment perdus dans la pampa. Vous êtes donc dépendant d’eux et ils le savent. Par ailleurs, pas de possibilité de retrait ici. Aussi, j’ai vécu deux jours au paradis mais une fois mon auberge payée il ne me restait vraiment pas grand-chose en poche… J’ai donc appris pendant deux jours à vivre avec ce que j’avais littéralement en poche. Heureusement, mes hôtes de BWI sont venus à ma rescousse afin que je rejoigne la civilisation et les tarifs corrects. Rian fut mon sauveur. Quand je vis apparaître sa voiture rouge dans l’allée pour retourner « à la maison », un sourire de gosse de cinq ans se lisait sur mon visage comme si c’était Noël.
2 commentaires
Ferrari laurence
Coucou
Je viens de regarder vos photos et lire votre article, c’est fou comme lorsque l’on est loin on est beaucoup plus perméable aux choses, aux gens et tout un tas de sentiments. Vous lire me fais voyager, j’adore.
Vos photos sont top, avec quoi travaillez vous ?
Bonne continuation
Laurence
baloo
Bonjour Laurence,
Je suis heureuse de pouvoir vous emmener en voyage avec moi.
Pour les photos, j’utilise un compact leica, le D-Lux 7, ainsi que mon iPhone et d’une go pro pour les photos sous marine.
A très bientôt
Sarah