France

Martienne en France

Après plus de deux ans et demi en Asie et bien avant avoir foulé le sol toulousain, je sais que mon retour en France ne sera pas évident. Outre des échanges avec nombre de backpackers, j’ai déjà expérimenté le « rapatriement » après trois ans d’expatriation en Italie. La culture latine est commune, les « standards » sont les mêmes et à l’époque, j’étais en lien constant avec la France pour le travail, la famille ou encore les amis… Et pourtant, j’ai ressenti un phénomène d’acculturation nécessitant le besoin de me réadapter. La vie avait continué, des évènements s’étaient passés et je les avais vécus d’une tout autre façon.

Cette fois-ci, je suis à plus de 10 000 km de chez moi, dans une culture, des traditions, des philosophies bien différentes de celles occidentales. En plus, la pandémie mondiale a dans certains cas radicalisés les modes de pensées/de fonctionnements. J’ai donc la conviction qu’il me faudra un certain temps pour réappréhender les choses.

Et je ne me trompe pas ! J’ai à peine atterri à l’aéroport de Blagnac le 1er mars 2022 que j’ai le sentiment, où que je sois, de marcher à côté de mon corps, d’être dissociée de moi-même, de mes valeurs. Cela ne fait que quelques minutes que je suis rentrée et j’ai déjà l’impression de devoir réapprendre les codes et en même temps de ne pas en avoir envie :

  • Courir derrière un métro ou un bus.
  • Ne pas tenir la porte à la personne qui arrive derrière moi
  • Ne pas sourire ou dire « Bonjour », « Merci » 
  • Rester dans sa bulle, hermétique au monde, et ce même pour une simple seconde

Une question incessante : « pourquoi » ! Pourquoi dès que je souris à des individus, que je leur dis bonjour, que je suis aimable ou tout simplement polie, me regardent-ils de travers comme si j’allais leur demander de l’argent ou les menacer ? Pourquoi tant de défiance vis-à-vis de l’espèce humaine ? Pourquoi tant d’agressivité et d’égocentrisme ?

Ces interrogations quasi permanentes dès mon atterrissage me donnent le sentiment d’être ni d’ici, ni d’ailleurs. On parle ma langue maternelle, mais je ne comprends pas les gens. Je connais les codes ou à minima les reconnais et en même temps, cela me semble abstrait. À plusieurs reprises en lieu et place de « Bonjour » et « Merci », je dis « Xin chào » et « cảm ơn rất nhiều » (bonjour et merci beaucoup en vietnamien). Je me sens parfaitement à l’aise avec tous les étrangers que je peux rencontrer et à l’inverse complètement en décalage avec mes concitoyens. Et il ne s’agit pas seulement d’horaires et de température extérieure, mais d’une fracture d’incompréhension bien plus profonde.

Voici pelle-mêle, quelques anecdotes qui m’ont donné le sentiment de venir de la quatrième dimension, apatride chez moi, pendant plusieurs semaines.

Lorsque j’atterris à Blagnac le 1er mars 2022 à 8 h 35, deux voyages se clôturent. Le premier a commencé il y a 863 jours, le 8 octobre 2019 à 11 h 20 à Paris. Le second est une expédition aérienne de plus de 30 heures, comprenant 3 escales, démarrée à 7 h 30 (1 h 30 du matin heure de France) le 28 février, à Da Nang, Viêtnam.

Les nombreuses couches superposées de vêtements ne m’empêchent pas d’être saisie par le froid. Imaginez-vous, je n’avais pas connu une température inférieure à 16 °C pendant plus de deux ans.

Congelée par les 7 °C toulousains, je me dirige sous un beau soleil et un ciel bleu d’hiver, mon masque sur le nez, vers la brasserie où j’ai rendez-vous pour déjeuner avec une amie. Dans la tiédeur du lieu, je me réjouis de prendre, en attendant, un bon chocolat chaud et un croissant. Mais là, tout à coup la serveuse me demande mon Pass Sanitaire. J’essaie de lui expliquer, en français, ma langue maternelle, en lui faisant observer mon énorme sac à dos, que je viens d’atterrir et que je reviens de plus de 2 ans en Asie. Elle me répond : « pas de Pass (sous-entendu pas de Pass Sanitaire), pas de café ». Je vais voir sa responsable. Je lui montre mon carnet de vaccination vietnamien avec deux doses de Pfizer ainsi que mon test PCR négatif toujours valide et mon billet d’avion. Même réponse : « pas de Pass, pas de café ». J’essaie alors de leur dire que je n’ai plus de numéro de téléphone français, que j’aurais besoin d’utiliser le Wi-Fi pour prévenir mon amie et d’un peu de temps pour trouver une solution. Encore cette réponse : « Pas de Pass, pas de Wi-Fi. Merci, Madame, de bien vouloir sortir maintenant et sans esclandre ». Je viens d’atterrir et je suis une paria. Certes, ma dégaine après 30 heures de vol n’est pas des plus chics. Mais de là à me faire dégager comme une malpropre, cela ne m’était jamais arrivé.

Après cette gifle cinglante, atterrée par ce « Welcome Back », je reprends mon sac à dos et je me jette dans le froid. Si l’accès aux cafés et aux restaurants m’est refusé comment vais-je tenir 3 heures jusqu’à l’arrivée de ma pote ? Je zone comme une clocharde dans le quartier à la recherche de Wi-Fi et d’un parc. Quand je pense à l’accueil et à la solidarité dont j’ai bénéficié en tant qu’étrangère au Viêtnam, je me demande sincèrement pourquoi je suis rentrée et qu’est-ce qui ne tourne pas rond ici.

Au bout d’une demi-heure, je trouve enfin un jardin municipal et je m’assois. Les gens me regardent bizarrement. Ai-je vraiment l’air d’être sans le sou pour être dévisagée de cette manière ? Vont-ils bientôt me jeter une pièce ? Je reste là un certain temps pour retrouver mes esprits. Puis, je me souviens qu’il y a un Novotel à dix minutes à pied. Peut-être sont-ils plus compréhensifs ? Échaudée par ma première tentative, mon passeport, mon test PCR, mon carnet de vaccination en main, je m’adresse directement au responsable de l’établissement. Je lui explique la situation. Cet homme d’origine magrébine a une attitude totalement différente et bienveillante. Il me dit : « Pas de problème Madame, ça doit être déjà suffisamment délicat comme ça pour vous de rentrer, installez-vous, je m’occupe de tout. Si on vous redemande votre Pass Sanitaire, informez le personnel que c’est vu avec moi. On ne vous embêtera pas. Il faut être solidaire et non buté. Mais c’est compliqué ici (sous-entendu en France) ».

Quelques minutes plus tard, pelotonnée dans un fauteuil confortable à côté d’un radiateur, on m’apporte mon chocolat et mon croissant tant désiré. Je vais enfin pouvoir me détendre un peu.

Mon amie arrive quelques heures après. On se raconte nos vies. Quand elle me demande mes projets pour l’après-midi, je l’informe de la situation liée au Pass Sanitaire. Elle m’apprend que toutes les pharmacies doivent pouvoir faire le nécessaire pour transformer mon certificat de vaccination vietnamien en Pass Sanitaire.

Mon programme est donc calé. Je me mets à la recherche d’officines qui pourraient m’aider. La première me renvoie vers la sécurité sociale. La seconde me dit qu’il faut faire une démarche en ligne et que cela prend quelques semaines. Quand j’évoque le fait que je ne vais pas pouvoir me rendre dans des cafés, restaurants ou tout autre lieu en intérieur, elle me répond « c’est ça d’avoir fait le choix de vivre à l’étranger ». Oh la belle ambiance et la bonne humeur ! Que cela donne envie de rester dans ce pays de barges ! Suis-je associée aux « antivax » simplement, car je n’étais pas en France et que mes vaccins (Pfizer tout de même, pas chinois) n’ont pas été faits sur le sol français ?

Je continue mes pérégrinations et je tombe sur une pharmacie près du Capitole. Je suis reçue très gentiment. La responsable me dit qu’on vient de lui fournir les trames officielles par pays afin de pouvoir délivrer des équivalences. Il ne devrait donc pas y avoir de souci. Après avoir passé tous les documents à la loupe, elle m’informe que mon certificat est conforme, mais que son modèle est sur papier blanc. Or, le mien est jaune. Pour une raison de coloris de support, elle ne peut rien pour moi. Devant autant d’absurdité, j’essaie d’argumenter. Sa réponse est sans appel : « Non. Pas la bonne teinte, pas de Pass Sanitaire ». Est-ce que je parle français ou tout d’un coup je m’exprime en vietnamien, anglais, russe, chinois ou encore en javanais ? Que doivent penser de nous les étrangers de notre accueil, de notre solidarité, de notre capacité à leur faciliter les choses… ?

Abasourdie par autant d’âneries et sans pouvoir m’asseoir quelque part pour prendre un malheureux café, je me mets en route pour rentrer chez mon amie. Quand je lui raconte mes aventures, elle n’en croit pas ses oreilles. Elle m’emmène donc voir sa pharmacienne, au coin de sa rue. Potentiellement, le fait d’avoir un intermédiaire qui connait les deux parties devrait faciliter les choses. C’est ainsi que je rencontre Claire, une femme d’une gentillesse inouïe et passionnée d’Asie. On commence à discuter de nos voyages respectifs, nous comparons nos vécus durant la période de Covid en France et au Viêtnam… Puis, je lui explique mes difficultés face au Pass Sanitaire. Tout comme le responsable du Novotel, elle a à cœur de m’assister afin de limiter la pénibilité du retour. Elle prend tous mes documents et me demande de revenir dans 2 jours. Elle me dit que tout devrait être réglé dans ce laps de temps. Elle m’informe également qu’il faudra que je fasse une 3e dose et qu’on pourra le faire ensemble.

Ainsi 3 jours après mon arrivée, grâce à l’aide précieuse de Claire, j’ai pu avoir l’inestimable sésame ! Sans elle, qui sait combien de temps j’aurais dû attendre. Probablement l’abrogation du Pass Sanitaire…

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Toujours le premier jour, à mon arrivée à Toulouse, je rêve de la bonne odeur et de la saveur des viennoiseries, des baguettes sorties du four. Je me rends donc dans une boulangerie à l’ancienne et je découvre devant mes yeux ébahis les merveilles de ma jeunesse : croissants, croissants aux amandes, chocolatines, pains au lait, brioches, tartes en tout genre, pains multiples… Je salive à la vue de toutes ces merveilles que je n’ai pu apprécier ces dernières années.

À la caisse, la patronne me demande : « vous réglez comment ? ». Je réponds : « en sous ». Qu’attendait-elle que je lui dise ? En carottes ? En jetons ? En faisant du troc ? Puis, je me rappelle qu’ici on se sert beaucoup de sa carte bancaire ou du sans contact… et que sa question suggère le choix de mon mode de paiement, ce qui n’est pas le cas au Viêtnam. Là-bas, tout se traite en cash et j’utilisais ma carte uniquement pour retirer de l’argent. Même l’achat de ma moto, je l’avais effectué en espèces. Donc après un long silence gênant, je lui dis que je rentre juste d’Asie et que je n’ai plus les codes. Rassurée, elle rigole et me souhaite bien du courage pour ma phase de réadaptation.

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En Asie, où que vous allez vous avez du Wi-Fi : cafés, restaurants, bars, musées, hôtels, centres commerciaux… Tout est en accès gratuit et les connexions sont généralement bonnes.

N’ayant plus de forfait français, je cherche désespérément du Wi-Fi afin d’informer mes proches que je suis bien arrivée, pouvoir échanger, lire mes mails… Mais quand je demande s’il y a des bornes Wi-Fi ou un code Wi-Fi pour me raccorder, j’ai l’impression que ma quête est équivalente à celle des traces de Dahu. C’est donc une chasse au trésor d’avoir internet en France sans souscription.

Cliente chez SFR depuis plus de 10 ans, mon premier réflexe est de retourner dans un magasin de l’enseigne. Mais, je découvre avec stupéfaction que comme je suis déjà « abonnée », le tarif est entre deux et trois fois plus cher que si j’étais un nouveau prospect. J’essaie de leur faire comprendre que c’est absolument grotesque de valoriser la fidélité par une cotisation beaucoup plus élevée. Seule réponse : c’est la politique de l’entreprise. On est donc en train de marcher sur la tête. On m’incite à appeler les services « satisfaction client », « consommateurs », « réclamations », pour tenter de faire entendre raison à quelqu’un. Sans succès. Alors, un jeune vendeur qui comprend l’illogisme de la situation et à quel point elle est risible me dit : « résiliez votre abonnement et allez chez Free, ça vous coûtera 2 € ». C’est donc ce que j’ai fait. Cependant, la stratégie commerciale de tout cela reste pour moi inconcevable et grotesque. Suis-je passée à côté de quelque chose ?

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La première fois que je retourne au restaurant ou dans une brasserie, je suis émue de retrouver des couverts en métal composés d’un couteau et d’une fourchette. De même, j’apprécie le fait d’avoir une véritable serviette en tissu, une nappe amidonnée. Enfin, être assise sur une chaise en dur, à une table qui est à ma taille, me ramène à mon enfance où mon père me disait : « Tiens-toi droite et pas les coudes sur la table ». Or, pendant la plus grande partie de mon voyage, mon quotidien était fait de baguettes, de couverts jetables, de papier toilette faisant office d’essuie-tout. Les tables en plastique étaient dignes de dinettes pour poupées imposant une position penchée où c’est la bouche qui va à l’assiette et non l’inverse. Bref, tout cela me transporte dans une autre civilisation, celle du raffinement à la française. J’avoue que cela m’a manqué parfois.

Cependant, paradoxalement, mon œil est attiré irrémédiablement quand je déambule dans les rues de Toulouse, de Lyon, de Paris ou d’ailleurs par les restaurants asiatiques et notamment vietnamiens. Ce sont ces endroits qui me donnent le sentiment d’être chez moi.

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Quand on demeure à l’étranger pour une longue période, on regarde moins le journal télévisé et l’impact des informations internationales n’est pas le même. De fait, on les perçoit de manière beaucoup plus lointaine. Quant aux nouvelles locales, on ne les comprend pas, ce qui donne le sentiment de vivre dans une bulle un peu hors du temps. C’est une sorte d’existence parallèle tant que la situation ne nous remet pas les pieds sur terre, quand nous sommes directement visés.

Je rentre en France dans un contexte complexe. Nous sommes à deux mois des élections présidentielles et la guerre en Ukraine vient d’éclater. C’est un plongeon subit et virulent dans la réalité où je suis assaillie de partout par des nouvelles horribles, des tracts, sollicitations à des manifestations, pétitions en tout genre. Cela ne me donne qu’une envie : me boucher les oreilles et fermer les yeux. Comment peut-on croire en la vie et rester positif quand vous êtes noyés par des news ou des fake news brutales et violentes où la surenchère est le seul credo ?

Cette réalité, liée à celle de la consommation à outrance de notre société sont les facettes qui me sont les plus difficiles à vivre. Chaque fois, je suis heurtée et cela m’exhorte à retrouver une existence plus simple.

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J’aime analyser, admirer, explorer la vie autour de moi, et ce quel que soit le lieu. À mon retour, les personnes que j’observe me donnent l’impression de voir sans regarder, d’écouter sans entendre, d’être absent au monde qui les entoure.

Souvent, j’ai le sentiment que les gens que je croise font partie d’un troupeau de zombies branchés sur automatique. En les apercevant, je ne peux occulter la pensée que j’étais peut-être comme eux avant : un hamster dans une roue qui court par la force de l’habitude, mais sans vraiment savoir pourquoi.

Je perçois alors ce que j’ai gagné de précieux pendant plus de deux ans :

  • Le luxe de prendre du temps
  • La richesse de savoir regarder, savourer
  • Le plaisir du sens et de l’envie plutôt que la contrainte, la bienséance, ce qui doit être fait normalement

Il va falloir préserver cela coûte que coûte dans un monde et une société à laquelle je n’appartiens plus, car tout est pareil, mais tout est différent. Et cela commence par assumer de ne pas savoir répondre aux questions que l’on me pose en boucle :

  • Alors maintenant tu rentres de façon définitive, « c’est fini les vacances » ?
  • Quand est-ce que tu reprends « une vie normale » ? Tu vas faire quoi comme travail (sous-entendu sérieux) ?
  • Tu vis où ? Chez tes parents ? À ton âge ?
  • Si tu veux un jour avoir des enfants, il faut que tu te dépêches…

Que du bonheur ! Que de jugement, d’évaluation même si aucun de mes interlocuteurs ne perçoit ces questions ainsi ! Pour eux, c’est de l’intérêt. Pour moi, c’est la remise en question de mes choix de vie.

À l’aune de ces interrogatoires, j’ai l’impression que notre société occidentale se base sur le « Faire » ou « l’Être » selon la norme patriarcale connue. En revanche, ma perception est totalement différente en Asie et particulièrement au Viêtnam, et ce d’autant plus que je suis une étrangère. J’ai le sentiment que « l’Être » est considéré de façon pleine et entière, sans critique ni dépréciation et que c’est plus important que le « Faire » ou encore les conventions.

Cependant, tout dépend de quel point de vue on se place, de son histoire et de son expérience. Cette perception est forte et justifiée pour moi, car je ne suis pas née là-bas. Mais, pour certaines jeunes femmes vietnamiennes, la France, l’Europe, ce sont des terres de liberté, d’opportunités, de puissance, de luxe… Au contraire, au Viêtnam, la tradition, la norme, l’influence d’un village peuvent toujours les pousser à se marier et à avoir des enfants même si elles ne le désirent pas. Elles l’acceptent malgré elles. C’est le seul moyen d’éviter la honte qui serait jetée sur la famille si elles restaient célibataires après 25 ou 28 ans.

Ainsi, la question se pose : « Comment s’affranchir du regard et de la reconnaissance de l’autre ? » Comment s’épanouir en étant alignée avec soi-même sans être soumise à l’image souhaitée par des tiers ni être perçue comme un électron libre incapable de fonctionner avec les autres ?

C’est avec l’intuition de toutes ces difficultés à venir que j’ai pris la décision de ne pas rentrer directement chez moi. Déphasée, j’ai besoin de m’isoler, d’un refuge pour reprendre pied à mon rythme. Mais, ce qui est vital pour moi peut parfois blesser les miens sans le vouloir, car cette solution est pour beaucoup inconcevable, irrationnelle. Elle est vécue comme violente, un manque d’amour ou encore d’envie de voir mes proches.

C’est cette incompréhension qui m’a le plus donné le sentiment d’être martienne chez moi. De mon point de vue, c’était un acte d’amour de ne les rencontrer qu’à partir du moment où je serais prête à savourer leur présence en étant heureuse d’être là, avec eux. Je ne voulais pas être physiquement dans la pièce, mais mentalement absente, dans le regret d’un ailleurs.

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ASIE / VIETNAMFRANCE
VisagesGentillesse, solidarité
Souriant, accueillant
Vous regarde
Égocentrisme, râleur
Fermé.
Ne regarde jamais dans les yeux
Pluralités culturelles, éthiques… si seulement ils voyaient que c’est notre force
CouleursVives, chatoyantes, tranchantes  Pales, fades, pastel, car nous sommes notamment à la sortie de l’hiver  
CirculationLe chaos, le fourmillement, l’absence de code de la route, mais avec un profond respect
et une attention à l’autre.
C’est vivant !
Dans un cadre plus normé, plus policé et structuré, les incivilités sont d’autant plus criantes
TransportsPrincipalement la moto et le scooter et il n’y a pas ou peu
de trottoirs, car les gens ne marchent pas
Bus, métro, moto, scooters, voiture, vélo, trottinettes électriques… Tous doivent partager la route.
Quant au trottoir, il faut faire un vrai gymkhana entre piétons, vélos, patinettes, poussettes…
Le chaos existe par la multiplicité des moyens de transport et les gens vous bousculent sans égard, car chacun est dans sa bulle
Prix Je suis pendant longtemps obligée de tout convertir en Dong pour me rendre compte du prix des choses.
Et un seul constat : tout est horriblement cher !
DimancheC’est un jour de la semaine
comme les autres 😊
Gris, pluvieux, tout est fermé.
Seuls quelques braves se risquent à mettre le nez dehors.
En mars, en avril… Tout est désert.
Ça donne envie de crier : « eh oh, les gens, réveillez-vous ! »
HorairesTout est ouvert tous les jours
de l’aube jusqu’à tard dans
la nuit et si un client est présent dans le magasin à l’heure de la fermeture, on l’accueille et on lui consacre du temps
Avant l’heure, ce n’est pas l’heure Après l’heure, c’est plus l’heure La pause, ça se respecte

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