Une capsule ?
Quand je vous dis « Capsule », à quoi pensez-vous ?
Je pense à une capsule temporelle et aux voyages dans le temps. Je me vois voyager dans l’espace et découvrir de nouveaux univers. Je rejoins la station MIR et j’observe la terre vue de l’espace. Le terme de capsule me fait rêver et mon imagination est en ébullition. Je me vois vivre de nouvelles découvertes, explorer de nouveaux systèmes solaires… en dégustant une capsule Nespresso avec Georges, what else ?
Mon imagination est bien vite ramenée sur la terre ferme. Ici, « capsule » signifie tout autre chose.
Dans mon auberge à Batu, on me demande si je souhaite une chambre ou une capsule. Pensant que cela signifie dortoir, on me mène à ladite « capsule ».
Je découvre alors un peu ahurie une boite en bois préfabriquée. Hagarde, je pense qu’il y a erreur. Je m’approche et je découvre que dans cette boite de 1m90 sur 80cm et 90cm de haut, il y a un matelas. Je réalise d’un coup que c’est là que je vais dormir. J’ai le sentiment que je vais dormir dans un cercueil, que je vais être enfermée vivante dans une boite. Je suis à la recherche d’éléments rassurants. Il y a des prises. Une lumière également. Et après une inspection plus approfondie, je découvre une table intégrée dans l’un de ses montants.
Quelle horreur ! Comment vais-je pouvoir dormir là-dedans. Je ne suis pas difficile, je dors partout. On me dit souvent que j’ai un bouton « on/off ». Ainsi, par le passé ni tente, ni yourte, ni cabane dans les bois ou encore hall d’aéroport n’avait pu m’empêcher de faire un bon somme. Par ailleurs, je ne suis pas claustrophobe mais toute de même. Je remets à plus tard le fait d’intégrer ma cellule. Cela ne me fait plus du tout rêver. Je pars me balader et respirer l’air pur tant que je le peux.
Vous me direz, pourquoi suis-je restée ? Pourquoi ne pas avoir repris mes affaires pour trouver un autre lit dans une chambre normale ?
C’est la question que je me suis posée en découvrant les cascades et les champs avoisinants. Je souhaite vivre de nouvelles expériences, découvrir. L’aventurière en moi a donc dit, pourquoi pas ? Qu’est-ce que tu risques ?
J’ai donc réintégré ma tanière et apprivoisé mon bocal. J’ai songé au petit prince et à la boite pour le mouton. Puis, au lieu de l’univers, j’ai plongé dans vingt mille lieues sous les mers en songeant que mon espace réduit était une cabine du Nautilus. Je l’ai donc aménagé prête à rêver que j’allais rejoindre le capitaine Némo, dans l’infiniment bleu des abysses, en direction de l’Atlantide. Je ferme la porte coulissante de ma boite, j’éteins la lumière et j’y suis.
En pleine nuit, je manque d’air. On peut rapidement suffoquer. J’ouvre la porte coulissante à la recherche d’un peu de fraîcheur. Je me suis fait penser au chien qui sort la tête de la voiture pour avoir la truffe au vent. Sans me comparer à un chien, l’image ne serait vraiment pas flatteuse, c’est le sentiment que j’ai eu.
Ce ne fut pas la meilleure nuit de ma vie mais l’expérience valait d’être vécue. Cela m’a rappelé qu’entre rêve et réalité, il pouvait y avoir une différence de taille; en l’espèce, d’espace.
NB : claustrophobe s’abstenir absolument !
Un commentaire
Annick Poncelet
Je ne crois pas que j’aurai pu fermer l’œil 🙀