Pulau Weh
Savez-vous où se trouve le kilomètre zéro en France ? Pour l’Indonésie, c’est ici !
Encore plus au nord de Banda Aceh se trouve l’île de Pulau Weh. Sur sa pointe septentrionale se trouve le kilomètre 0 de l’archipel indonésien. Réputée pour ses fonds sous-marins, Pulau Weh est le paradis des plongeurs et des amateurs de snorkeling.
Après plusieurs semaines de ville et d’excursions de volcans, j’aspire à un peu de calme. Ady m’indique que Pulau Weh est une île libre. J’avoue qu’un peu de quiétude loin du chant du muezzin et de la charia me séduit.
Je prends donc le ferry pour me rendre à Sabang. Je quitte immédiatement la ville pour un petit coin de paradis : Gapang. Cette plage est située au Nord de l’île à proximité du parc national d’Iboih.
Sachant que Pulau Weh est renommée pour la plongée, je souhaite en profiter pour passer mon niveau 2. Je sélectionne mon centre de plongée à l’aide de la communauté Facebook « Plongeurs Francophones Autour du Monde (PFAM) ». En matière de sécurité et de professionnalisme, celui qui est vivement recommandé est « Bubble Addict ». En plus, ils ont des bungalows et un dortoir. Que rêver de mieux !
Je m’installe et je rencontre Wil, manager et instructeur du centre. Nous calons mon programme de plongées et mon apprentissage. Il me reste trois plongées à faire pour valider mon niveau « Advanced » : une plongée de nuit, une photo et une à trente mètres.
Advanced Adventurer
Je commence par la plongée photo. Photographe amateur depuis des années, le maniement de l’appareil ne me pose aucun problème. Etant très fière de mes premières photos avec ma go pro, je me dis que cette plongée ne sera qu’une formalité. Quelle erreur ! Avec un appareil photo, la notion de flottabilité prend encore plus son sens. Il faut savoir rester entre deux eaux. Inspirer et expirer calmement et trouver le bon positionnement sans s’agripper à la paroi pour ne pas endommager les récifs. Au bout de 45 minutes, j’arrive à sortir une photo digne de ce nom. Le reste finira dans les oubliettes.
Après deux heures de repos, je me prépare pour la plongée de nuit. Là encore, c’est une première. A la question que l’on m’a déjà posée, est-on encordé ? Non. D’où l’importance de bien suivre son guide pour ne pas terminer dans le grand trou noir de l’océan. Nous nous éclairons à l’aide d’une lampe torche et je découvre toute la faune et la flore nocturne. Les couleurs tout comme les espèces sont différentes. Nous en croisons beaucoup. Celle qui nous impressionne, c’est un crabe éponge. Imaginez un crabe. Ça c’est facile. Vous greffez sur sa carapace une grosse éponge qui fait deux fois sa taille. Il me fait penser à moi avec mon gros sac à dos.
Le lendemain, dernière plongée avant la certification. La plongée en eaux profondes. Le but est d’aller à trente mètres. Wil me briefe sur les dangers et les conduites à tenir, vérifie que je sais me servir de mon ordinateur de plongée et nous partons. Un nouvel espace de jeu en descendant plus profond s’ouvre à moi. Ce n’est pas à trente mètres que l’écosystème est le plus luxuriant. Mais c’est le grand bleu. Ce bleu profond qui tend vers le noir quand on regarde à l’infini. Plus nous descendons, plus il fait froid. On ressent également le poids de la pression à chaque respiration. Je me sens petite dans cette immensité et en même temps parfaitement à ma place. Au fur et à mesure de notre remontée, le bleu devient plus clair et translucide. Nous retrouvons la vie marine foisonnante avant de remonter sur le bateau.
Une fois délestée de tout mon équipement, Wil me félicite, je fais maintenant partie de la famille des « Advanced Adventurer » ! Merci Wil, tu es le meilleur instructeur de la galaxie 😉 !
Les jours suivants, je plonge avec Putra, notre dive master et des malaisiens. Nous plongeons dans un canyon, des arches. Nous longeons des murs. Nous découvrons des jardins de coraux. Nous explorons cet incroyable « aquarium ». Nous croisons la route de nombreuses raies, de poissons-perroquet, de poissons-pierre, de murènes, de poulpes, de crabes et tant d’autres espèces dont je ne connais pas le nom.
Putra veille, explique, gronde avec humour afin que les membres de ma palanquée malaisienne suivent ses instructions plutôt que leurs appareils photos. Cela dit, les photos ci-dessous sont à mettre au crédit de May et de David ! C’est notamment grâce à eux que je peux partager avec vous ces superbes images.
Chaque plongée est un cadeau. Dès que je commence à vider l’air de mon gilet, j’entre dans un nouveau monde. Celui de l’émerveillement. Je prends le temps de regarder ce qui m’entoure. Je communique sur l’essentiel : mon état, mon niveau d’air, mon temps de non décompression et les poissons. Je nage avec le courant. Je suis en apesanteur sous l’eau. Je vole. Je suis libre.
En dehors de la plongée, je pars découvrir les alentours. L’île est verdoyante et sauvage. On peut s’imprégner du charme et du calme qui s’en dégagent sur ses routes vallonnées, aux abords de cascades ou de criques isolées.
Je prends aussi le temps d’échanger avec chacun des membres de l’équipe de Bubble Addict au son de la guitare du Maître des cappuccino. Il connait tous les classiques du rock des Beatles à Queen.
Putra me raconte l’histoire de sa maison qu’il nommera peut-être Rainbow Family en l’honneur des personnes qui l’ont aidé à la construire. Je rencontre aussi deux français, Ingrid et Martin qui sont là pour quelques jours.
Nous formons tous une petite famille. Nous prenons soin les uns des autres. Nous parlons plongée mais pas que. Aussi lorsque Martin tombe malade au beau milieu de la nuit, nous sommes à ses côtés 😊.
Au bout de cinq jours, il est temps de laisser ce petit paradis pour poursuivre mes aventures. Et c’est à bord d’un « bechak » que je rejoins le port pour retourner sur l’île de Sumatra
4 commentaires
Isvi
Bonjour Sarah
Merci de nous faire vivre ces moments extraordinaires…
Tu m’impressionnes toujours autant…et ça me fait un peu rêver.
Et pour faire un peu de philosophie…voir la France d’aussi loin doit remettre leschoses en perspective …avec un peu de hauteur.
Bonne route …
A bientôt sur ton blog.
Nadine
baloo
Bonjour Nadine,
Merci beaucoup pour ton message. Effectivement, en voyageant, en rencontrant d’autres cultures, d’autres religions… Je perçois encore plus vivement nos droits, nos acquis, nos libertés. Cela rend humble aussi. Beaucoup font plus avec moins. Cela permet de relativiser ce que nous appelons « important » ou « essentiel ».
Je pense fort à vous.
Bises
Stephane
Je suis très fier de toi avec une pensée toute particulière pour ta « Re » première plongée ensemble. Quel chemin parcouru, rien ne peut désormais t’arrêter ! BRAVISSIMA !
Merci pour tes partages, nous ne pouvons qu’être séduits pas tant d’aventure !
Je vois aussi que Baloo est très bien accompagné !
On t’embrasse tous.
baloo
L’appel du large a toujours été très ancré 🙂
Il fallait juste un peu d’audace.
Bises