Yogyakarta
Comme Banyuwangi, Yogyakarta ne se dit, comme cela se lit
En prime, il n’y a pas de sigle. Donc, pour éviter que vous ne trébuchiez à chaque fois sur le nom de cette ville, voici mon truc : Yogya se prononce phonétiquement comme Georgia dans « Georgia on my mind » de Ray Charles. Et Karta et bien, c’est carta. La plupart des locaux nomme Yogyakarta, Yogya, nous ferons donc comme eux.
Après notre expédition brumeuse du Bromo, je quitte Malang en prenant le train de nuit. Les trains de Java sont vraiment confortables et n’ont rien à envier à nos TGV lorsque l’on prend une classe Business ou Executive. La classe économique ressemble plus à nos trains des années 60/70 avec des banquettes de trois qui se font face. En classe économique, le seul point qui pèche lorsqu’on est grand, c’est que nous avons presque les genoux au niveau du menton. Comme les trajets sont longs (huit à neuf heures pour rejoindre deux grandes villes), cela peut être un peu pénible, si vous faites plus d’1m65.
Quand au tarif, voici une idée de prix pour Malang – Yogya :
• En « Economy » : de 150K à 200K IDR = 10€ / 12€
• En « Business » : de 200K à 300K IDR = 12 / 20€
• En « Executive » : de300K à 500K IDR = 20 / 32€
Ensuite, c’est comme la SNCF, les tarifs fluctuent en fonction du jour, de l’heure… Je ne vous apprends rien.
A noter que si ces tarifs sont adorables pour nous, occidentaux, ils le sont beaucoup moins pour les locaux. Le salaire de base mensuel en Indonésie est d’environ 250€ (quatre millions de roupies indonésiennes).
Voyager en train est une superbe manière de voir les contrées javanaises. On traverse des rizières, des hameaux, des villages, des villes. Cela donne aussi une toute autre couleur au pays que de voyager en bus ou en avion. Par ailleurs, cela m’a donné à chaque fois l’occasion d’échanger avec les autochtones. Les questions qui reviennent le plus : « Quel est mon prénom ? » « D’où je viens ? » « Où vas-tu » et « Voyages tu toute seule ? T’as pas peur ? ». A chaque fois, à l’évocation de Paris, mes interlocuteurs ont les yeux qui brillent. Ils me parlent de la ville de l’amour, de la tour Eiffel et souhaitent que je leur parle des croissants, de la Seine, de l’histoire de France et d’Europe. Puis à leur tour, ils me parlent de leur pays et de la ville où je me rends en me donnant les « MUST » de chaque endroit.
C’est à mon tour de vous partager mes périples.
Yogya, me voilà
La ville est connue comme centre de l’art classique javanais et de la culture traditionnelle comprenant le théâtre d’ombre, wayang kulit, le Batik, le ballet, le théâtre, la musique et la poésie.
Pour aller à la recherche de vrai Batik, j’écume les marchés où je pense avoir trouvé plus de « made in China » que de véritable Batik. Je suis également nombre de rabatteurs qui souhaitent me montrer leurs tableaux. Comme tout rabatteur la technique est bien rodée. « Le centre culturel va bientôt fermer. C’est le seul endroit où vous pourrez tester par vous-même la technique du Batik. Vous verrez les prix défient toute concurrence ! Vous voyagez ? Aucun problème, vous ne prenez pas le cadre et ça prend la place d’un mouchoir dans votre sac à main… ». Sachez que ce n’est pas en suivant l’un de ces soi-disant artistes que j’ai déniché un réel cours de Batik.
C’est en allant au Kraton, palais du Sultan de Yogyakarta, gouverneur du centre de Java. Le Batik est une technique javanaise d’impression des étoffes composée de six à sept étapes :
- Le dessin : le motif est dessiné au feutre noir sur papier
- Le motif est tracé au crayon sur le tissu définitif
- Le motif est tracé à la main avec de la cire chaude à l’aide d’un outil appelé « canting ».
- La première teinture lorsque les motifs sont parfaitement dessinés
- Le lavage à l’eau bouillante pour retirer la cire lorsque la teinture est bien fixée
- Le rinçage à l’eau claire
- Etapes complémentaires : Soit application d’une sur-teinture avec une couleur plus claire pour ne pas conserver de blanc, soit application de la cire pour ajouter une deuxième ou une troisième couleur, selon la complexité du dessin.
Lors de ma visite au Kraton, ce qui m’a le plus impressionnée vous l’aurez compris, c’est le Batik. Le palais en soi, n’a vraiment rien d’exceptionnel. Il n’y a pas beaucoup d’explications, et on se perd un peu. Le palais est immense avec une délimitation approximative puisqu’il s’agit en fait d’une véritable cité fortifiée, avec des habitations, des commerces, des ateliers, des mosquées… Pour ce qui est du palais en lui-même, on peut découvrir ses salles luxueuses, ses cours et ses kiosques richement décorés.
J’ai pu également assister à un spectacle traditionnel. Il y en a un différent tous les matins de la semaine dans le palais. Cette fois, il s’agissait d’enfants jouant des percussions. J’avoue ne pas avoir été très sensible à la musique. En revanche la gestuelle millimétrée de chacun des enfants sous l’œil attentif et exigeant de leurs enseignantes méritait de s’arrêter un instant.
Tout près du Kraton se trouve le Taman Sari que l’on appelle également le « Water Palace ». Il était destiné aux loisirs du Sultan et de ses Maîtresses, avec des parcs d’Agrément et des bassins.
Enfin, Malioboro Street. Pour les locaux, c’est l’avenue des champs Elysées. Toute proportion gardée, elle consiste en un enchaînement continu de boutiques et de stands de marché. On y trouve quelques souvenirs, mais aussi et surtout des vêtements.
Même s’il y a quelques touristes, l’essentiel des promeneurs sont des locaux. On ressent, principalement à la nuit tombée avec tous les marchands ambulants, l’ambiance bouillonnante de la ville.
Je n’ai pas eu autant de plaisir à me perdre dans la ville de Yogya qu’à BWI. La circulation est dense et la sollicitation pour des selfies ou des interviews à des étudiants importante. Cependant, les alentours méritent amplement l’étape de quelques jours dans cette ville.
Alors, voici une photo pour vous permettre d’attendre le prochain article.
Un commentaire
Alain Pfeffer
Bravo ma chérie fille, je t’embrasse.
Papa