Vietnam

Ma dernière aventure vietnamienne — 1ère Partie

Le 14 janvier à 15 h 30, une demi-heure avant l’heure fatidique, je dépose enfin mon dossier pour avoir un visa de sortie au 31 janvier 2022. On m’informe que la procédure devrait être acceptée d’ici une semaine. En revanche, on me déconseille fortement de quitter Hoi An et la région. Je ne peux donc pas reprendre mon road trip avorté. J’avais tant espéré pouvoir repartir le lendemain et qu’on m’enverrait mon passeport à Hô Chi Minh. « IMPOSSIBLE » ! Voilà la seule réponse. On me fait aussi comprendre que je suis déjà chanceuse de pouvoir transmettre mon dossier en dernière minute. Je rumine, mais je sais qu’ils ont raison. Il faut patienter une fois de plus.

Les premiers jours, je suis dans les starting-blocks. L’interminable attente sans action possible ouvre les portes en grand aux affres de ma conscience coupable. Mon Jiminy cricket ou mon dictateur intérieur m’assomme de questions : Pourquoi je ne VEUX pas rentrer ? Pourquoi je ne PEUX pas rentrer ? Pourquoi j’envisage d’être clandestine et potentiellement blacklistée au Vietnam ? Pourquoi suis-je aussi fébrile et perdue ? Pourquoi je perçois cette situation comme un échec ? Pourquoi est-ce que je cauchemarde à l’idée d’un atterrissage à Charles de Gaulle ? Ne devrais-je pas être heureuse de revoir les miens ? Bref, qu’est-ce qui cloche chez moi ?

Les échanges avec mes proches frisent la folie. Peu comprennent mon état et j’ai moi-même de réelles difficultés à mettre des mots sur mes maux. Si je continue ainsi, ils vont finir par m’offrir un joli gilet avec des attaches dans le dos. Et puis, un rayon de soleil se fraye un chemin au travers des nuages noirs, des éclairs et des bourrasques qui me malmènent. Cette lumière, qui se fait de plus en plus intense, se concrétise par la proposition d’un ange. « OK ! Tu ne peux pas rejoindre Paris ! Pourquoi est-ce que tu ne pointerais pas le bout de ton nez ici pour profiter de la chaleur toulousaine et prendre le temps d’atterrir et de voir venir » ? En sortant de la dualité « liberté » versus « retour à la maison », les vilains cumulonimbus sombres et ténébreux font place à un superbe arc-en-ciel.

L’espoir revient. Mes plus fiévreuses aspirations : tenter le tout pour le tout au Vietnam en risquant « l’overstay » et ne pas rentrer directement « chez moi » sont comprises et respectées par mon « fan club du 48 ». Je ne peux pas imaginer ce que cela fait pour des proches que de voir un être chéri vriller comme j’ai eu le sentiment de le faire pendant quelques jours. Je ne sais pas non plus quels impacts ont eu mes maux et mes choix déraisonnables ou illogiques pour certains. Cependant, je reconnais l’indéfectible amour, la foi en l’autre et la considération qui permettent à des chenilles de devenir papillons.

Revigorée par cette force retrouvée, j’organise un reportage au col des nuages pour mon acolyte en attendant mon visa.

Parallèlement, je prépare une fiction à base de covid pour l’immigration. J’imagine mon retour en France avec une première étape à Toulouse et une seconde au Mont d’Or. Paris est remis à plus tard.

Enfin, le 20 janvier arrive, je récupère mon passeport. Le départ peut avoir lieu. Avec mon frère siamois, nous aurons moins de 10 jours pour atteindre Hô Chi Minh. Je dois être à l’immigration le 31 avant 12 h pour faire une danse de Saint-Guy digne des annales. Après, ce sera trop tard, l’administration sera fermée pour une semaine, le temps des congés pour le Nouvel An vietnamien, Têt.

Pour l’instant, l’heure est à l’aventure. Laissons de côté ces tracas. Ils se rappelleront à moi suffisamment tôt.

Nous quittons Hoi An le 22 janvier. Cette fois, nous espérons bien dépasser Bong Mieu et pouvoir nous rendre vers la tumultueuse Saigon. Le début du chemin est évidemment le même que celui effectué 10 jours auparavant. Cependant, il faut adapter le tracé. Pas possible de faire en 8 jours ce que nous avions prévu en 17. C’est mon complice de reportage, habitué aux road trip dans tout le Vietnam qui s’en charge. Il me dit juste de profiter de l’instant.

Les premiers cent kilomètres se déroulent sans problème. Les paysages sont splendides. Tout en restant sur des routes asphaltées, nous prenons des chemins de traverse qui nous permettent de savourer la sinuosité des courbes menant vers les hauts plateaux. La nature est belle, verdoyante au soleil. Nous traversons nombre de villages où de la cannelle sèche à même le bitume. L’odeur embaume l’air. J’apprends à cette occasion à chiquer son écorce. Le goût est étrange, à la fois fort et subtil. Mais attention, il faut la déguster par tout petits morceaux afin que les épices ne vous montent pas au nez. Ne le sachant pas, mon premier essai est mémorable. Sous les yeux amusés des locaux et de mon complice, je croque un bout. Je mâche. Et en une fraction de seconde, des larmes apparaissent, mes narines me chatouillent vivement et je me mets à pleurer et éternuer pendant quelques minutes.

Il souffle un vent de liberté incroyable. La pression des derniers jours s’estompant, la fatigue nerveuse se fait sentir. On fait une courte halte pour décider de la suite. Adepte de Google Earth, mon acolyte repère un tracé permettant d’éviter le trajet classique pour rejoindre un écolodge au bord d’un lac. Pourquoi pas ? En fait, j’aurais dû répondre « Pas ». Certes, je découvre une route magnifique à flanc de montagne longeant un cours d’eau aux couleurs translucides. On y voit des enfants se baigner, d’autres pêcher ou encore chercher de l’or. Cependant, cette voie s’apparente plus à un chemin de caillasse qu’à une départementale. Dès lors, je me dis qu’il va falloir redéfinir chacun des termes : route, chemin, sentier, piste, passage… Il semble très clair que nous n’employons pas le même vocabulaire. Pour lui, tout ce qui permet d’avancer est une route. Pour moi, je n’avais pas en tête de faire le Paris-Dakar au Vietnam.

Par conséquent, je peste, je fulmine, je grogne. On est sur une autoroute de gravats dont je ne vois pas la fin. Au coucher du soleil, on sort enfin de ce raccourci pourri pour retrouver le goudron tant aimé. Il reste 50 km pour atteindre notre première étape.

Si je pouvais faire grève, je le ferais ! Or, perdue au fin fond de la province de Quang Nam et en plus sous la pluie battante, il n’y a pas d’autres choix que de continuer. Après 20 km parcourus de nuit, sous une très forte bruine et dans le froid de la moyenne montagne, nous voyons un Nha Nghi, hôtel modeste vietnamien. Comme j’aurais pu dormir par terre et que je suis congelée, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il faut s’arrêter là. On aura tout de même fait 190 km, suffisant pour une première journée de rodage. 

Le lendemain, la tension est palpable avec mon complice de reportage. Nous n’arrivons pas à nous accorder. On boude comme des gosses. Chacun pense avoir raison et attend des excuses. L’avantage d’être à moto, c’est que chacun peut être dans sa bulle sans obligation de parler. Comment va-t-on réussir à rouler tous les deux pendant une semaine ? On avait travaillé conjointement, pas voyagé ensemble. Ce sont vraiment deux réalités bien distinctes.

Et puis, il y a les petits miracles de la vie. Quelques kilomètres après avoir quitté Di Lang, nous nous sommes arrêtés près d’un cimetière de guerre pour prendre des photos, quand une voiture arrive. À son bord, un homme d’un certain âge, l’ancien doyen de l’Université de Quang Ngai, et ses enfants. Il est curieux de nous voir ici au milieu de nulle part. On commence à échanger en anglais et en simili vietnamien. Puis, il nous informe qu’ils vont visiter une ethnie locale, les Ca Dong. C’est une branche de la minorité des Sedang. Il nous propose de se joindre à eux. Il est en train d’écrire un livre sur ce peuple et vient déjà de publier deux articles dans des magazines. Il souhaite leur montrer le fruit de leur collaboration. Évidemment, avec mon frère siamois, notre entente revient immédiatement.

Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons dans un village tout droit sorti d’un XIXe siècle anachronique où cahutes en bois à l’électricité sommaire cohabitent avec les vaches et les scooters. Il flotte une odeur de ferme, de bouse et d’animaux mêlée à celle de fumée, d’épices et de bois. Le doyen entre dans la mansarde les bras chargés de cadeaux. Nous sommes à une semaine de Têt, il est d’usage d’offrir des présents.

À l’intérieur, le décor épuré se limite aux objets de la vie quotidienne et aux besoins primaires. J’admire les outils artisanaux et traditionnels, les instruments de musique, les 5 cornes de buffles accrochés au mur. Au centre de la pièce, j’observe le foyer avec des bûches et des braises fumantes. De la marmite posée sur la grille, une douce odeur de bouillon s’échappe. Sur une plateforme suspendue au-dessus du feu, tous leurs ustensiles de cuisine sont rangés et à proximité il y a deux « appareils » pour faire cuire un buffle ce qui est un symbole de richesse.

Nous passons quelques heures en leur compagnie à découvrir leurs costumes, leurs objets rituels, leur mode de vie, leur histoire familiale et leurs chants aux sons d’une sorte de cithare et d’un luth.

Puis, après un déjeuner succinct avec le doyen et ses enfants, il est temps de poursuivre notre chemin.

Échaudée par celle d’hier, j’espère fortement que notre route sera praticable et que nous arriverons avant la nuit. On se dirige donc vers le lac de Dak Nen (Dak D’Rink). Pour rejoindre ce qui doit ressembler à un embarcadère, il faut emprunter un sentier très accidenté et boueux sur plus de cent mètres. À la vue de la piste, mon comparse ne fait pas le malin. Il descend à pied et étudie le passage cabossé. A priori, accéder à la jetée ne va pas être une partie de plaisir. Les pseudo « barges » qui font la traversée n’inspirent que moyennement confiance et on n’a aucune idée du tracé de l’autre côté. Alors quand je demande si c’est jouable, il a cette phrase fabuleuse : « mon inconscient n’a pas peur parce que je sais nager, mais ce n’est pas gagné pour la moto ». Si mon binôme n’est pas rassuré, son esprit d’aventure a le dernier mot. De mon côté, jamais je ne vais pouvoir atteindre la pirogue instable servant de ferry en un seul morceau et faire monter mon destrier dessus sans finir dans le lac. Ma témérité vient de se faire la belle. Me voyant désemparée, un local habitué « à la manœuvre » s’en charge. 😊

La traversée de ce lac bleu-vert dans un écrin de verdure entouré de collines et de plantations est sublime et hors du temps. Arrivé de l’autre côté, le capitaine s’occupe d’amener ma moto jusqu’à la route goudronnée un peu plus en hauteur.

Il nous reste plus de 60 km à faire pour atteindre Mang Den et il est plus de 15 h. Google dit qu’il faut 2 h pour les parcourir. Dans la réalité, ne jamais faire confiance à Google ! Si la distance est globalement juste, la durée est cependant totalement fausse. Comme la veille, nous arrivons de nuit, congelés, épuisés et de nouveau prêts à nous « écharper ». Les tensions font partie du jeu du voyage et de la vie. Il faut crever l’abcès au plus vite avant que la situation ne se détériore de trop. Tour à tour, on évoque ce qui nous contrarie, ce qui nous agace. L’estime et le respect mutuel que nous avons toujours eu nous poussent à nous écouter afin de construire un socle solide nous permettant de poursuivre l’aventure. Ainsi, nous nous rendons compte que trop d’enjeux reposaient sur ces quelques jours. 

  • Prendre le temps de découvrir, de faire du repérage, des photos, des vidéos et des reportages dans un contexte de contre-la-montre, car l’arrivée à Saigon ne peut être reportée de quelques jours
  • Vouloir garder un tracé et des détours sans en avoir le temps
  • Se dire que ce sera peut-être la seule et unique fois que nous aurons cette opportunité et qu’il ne faut pas la gâcher
  • Être convaincus que notre collaboration à venir dépend de ce road trip
  • Prendre le temps de fonctionner ensemble et d’être inclusif. Nous avions l’habitude de travailler l’un pour l’autre. Cependant, nous n’avions jamais collaboré pour un objectif commun en tenant compte des envies et des aspirations de chacun.
  • Le poids de mon départ à venir et de nos projets en standby

Après une longue séance de thérapie de binôme, nous scellons un nouveau pacte. Profiter du voyage comme si c’était le dernier et accueillir les opportunités en prenant en considération les besoins de vidéos, de photos et d’échanges nécessaires à la production de publications.

Nous sommes dans la région du café et des hévéas. Aussi, nous partons dès le lendemain matin à la découverte des agriculteurs et des plantations. Les sillons des scooters sur la terre carmin des champs de caféiers nous montrent la voie à suivre. Des grappes de graines rouges, vertes ou mordorées ainsi que de gros sacs remplis nous indiquent que nous sommes en pleine période de récolte. Avec un peu de chance, nous rencontrerons des travailleurs et nous pourrons leur poser quelques questions.

Mais le temps joue contre nous et nous ne pouvons nous attarder plus si on ne veut pas une nouvelle fois arriver de nuit. Alors, nous reprenons la route, direction Dak Po.

Cependant, le voyage ne serait pas une aventure sans aléas, incidents divers ou crevaisons. Maintenant, c’est fait. Mon pneu est à plat. Un clou de la taille d’une bûche s’est logé dedans. Impossible d’avancer et aucun signe de vie aux alentours. Que du vert, pas de réseau et surtout pas âme qui vive. J’avais trouvé cette route splendide au cœur des arbres séculaires où on peut écouter la nature pousser. Maintenant que je suis en rade, elle est moins charmante. Alors, pas le choix, tel un preux chevalier, mon acolyte part chercher de l’aide. Avec mon fidèle destrier, nous attendons, assis sur le bas-côté comme deux naufragés espérant un sauvetage imminent. La tranquillité du paysage n’est plus si accueillante finalement. Quelque temps après, il revient suivi d’une bétaillère. L’objectif : y faire monter la moto pour me conduire auprès de quelqu’un qui pourra la réparer. Je laisse les hommes faire. Mon étalon noir pèse son petit poids. Grâce à l’ingéniosité vietnamienne, ils arrivent à la hisser. En revanche, ils me demandent de rester dessus pendant le trajet pour m’assurer qu’elle ne tombe pas. Super !! Un tour de manège !! Elle n’est pas confortable du tout cette attraction. Ma fidèle monture bringuebale, tressaute, vibre. Et ça dure vraiment très longtemps. J’ai l’impression d’être dans une machine à laver, programme essorage. Après plus d’une demi-heure, on arrive enfin. Ma moto et moi, on va pouvoir être regonflées.

Évidemment, nous sommes prêts à repartir quand le soleil décline. Et c’est encore de nuit que nous atteignons notre hôtel.

La journée suivante, c’est une petite distance pour aller jusqu’à Pleiku, 90 km. Vous devinez notre objectif ? Y être avant l’obscurité. Cependant, avec nous, rien n’est jamais gagné, d’autant plus que mon frère siamois et son meilleur ami Google Earth font preuve d’une créativité géniale. J’avais abordé au soir de notre première étape les différents types de routes, mais j’avais oublié de définir l’aspect : « pas de route ». Eh bien ! Voilà qui est fait ! Et ça vaut le détour ! Certes, c’est difficile à pratiquer, car c’est une épreuve de motocross, mais c’est unique. On est réellement au cœur des bananiers, caféiers, papayers, poivriers… On observe les travailleurs et la vraie vie des campagnes reculées, les paysages et de nouvelles plantations en fleurs.

Pleiku, c’est notre 5e journée. On est à la moitié de notre expédition. On décide de faire un break et d’en profiter pour écrire un peu, faire des lessives et se balader… Le quotidien de voyageurs itinérants, en fait. Comme des gosses, on commence évidemment par ce qui nous amuse le plus : partir à la découverte du volcan de Chu Dang Ya.

D’ailleurs, saviez-vous que le Vietnam compte plus de 12 volcans éteints, dont deux en sommeil ? Chu Dang Ya fait partie des plus connus. Il est situé à 30 km de Pleiku à 500 m d’altitude. Il est reconnaissable par sa forme d’entonnoir et les cultures sur ses parois et au creux de l’ancienne caldeira. Quand nous y sommes, elles ne sont pas très luxuriantes, mais on distingue facilement les rizières et autres plantations qui font sa renommée. Après une courte ascension, la vue depuis sa crête est magnifique. On découvre en contrebas différents lacs et la région vallonnée. Cela nous donne évidemment envie de nous perdre dans les alentours. Et pour une fois, pas de souci de choix de route, on a une moto pour deux.

À l’aube du 6e jour, l’objectif est clair : conduire près de 200 km pour atteindre Buon Ma Thuot. Il nous reste 3 jours et plus de 600 km à faire (sans compter les potentiels détours). Nous n’avons donc pas d’autres choix que d’utiliser des routes fréquentées équivalentes à des nationales ou des départementales pour rattraper le temps pris en empruntant des petits chemins. Cependant, à peine partis, nous sommes attirés par l’odeur du café fraîchement torréfié. En un clin d’œil et un clignotant à gauche, on aura du retard sur notre planning. Comme d’habitude. Priorité au direct, diraient les journalistes. Dans notre cas, priorité à notre reportage : nous avions les plantations, les fleurs, les graines, la récolte, le séchage… Il nous manquait cette étape. On sort donc notre matériel photo et vidéo. Un homme, avec un superbe t-shirt Nescafé qui contraste avec la méticulosité traditionnelle avec laquelle il travaille, nous accueille comme de vieux amis. Il nous explique tout le processus, le fonctionnement de sa machine rutilante. Il nous offre un café succulent qui rivalise avec les meilleurs connus. On passe plus de deux heures dans cette bulle caféinée. Puis, enveloppés par la douce odeur suave, il faut penser à décoller.

Évidemment, le temps n’étant pas extensible, notre arrêt ainsi que les conditions météorologiques nous imposent de faire les prochaines étapes sans dérivatifs. On profite malgré tout du changement de décor au fil des kilomètres, des couleurs, des champs d’éoliennes, de la nature… Mais le contre-la-montre a repris. Le 6e, 7e et 8e jour jusqu’au Parc National de Cat Tien sont donc principalement guidés par le goût de l’asphalte.

Au réveil, au cœur du Parc National de Cat Tien, je suis légèrement fébrile. Je ne me sens pas bien. Je mets cela sur le coup de la fin du voyage, de l’arrivée à Saigon, de la décision de partir ou de trouver une solution avec l’immigration pour rester jusqu’au 28 février… Donc ma tête prend le lead sur le corps et il faut avancer.

On veut faire une petite randonnée de 2 h dans ce lieu désigné réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO. On souhaite y contempler ses ficus gigantesques, ses multitudes de variétés de plantes, d’oiseaux et d’animaux. Certains font même des treks de deux jours dans le parc. Cependant, pour l’heure, mon état ne me permet pas de faire plus de 30 minutes de marche. Alors par chance, un groupe nous propose de monter avec eux dans leur minibus. Il sillonne une partie de la forêt tropicale. Nous pouvons ainsi profiter des lieux les plus prisés et les plus proches avec un effort physique réduit.

Il faut parfois savoir se ménager pour savourer ce dernier écrin de verdure avant le chaos de la fin, avant le tumulte de la ville. De plus, il reste 140 km à faire. L’entrée dans Hô Chi Minh se fera de nuit, c’est certain.

On respire donc à pleins poumons l’air vivifiant de cette perle naturelle sous le regard et l’ombre rafraîchissante de l’arbre Tung géant. Puis l’heure du départ sonne. On enfourche nos fidèles bolides et c’est parti pour 140 km dans le trafic et la pollution. Comme prévu, quand on arrive à Saigon, il fait nuit depuis déjà deux heures.

Mais c’est une chance, car la circulation est un peu moins dense qu’à l’accoutumée. La fin est proche. On se gare. On prend une dernière bière pour célébrer ce premier road trip ensemble et nos projets à venir. Le temps des « au revoir » est là, mais nous croisons les doigts pour que ce ne soit qu’un « à bientôt ». Peut-être partirons-nous quelques jours dans le delta du Mékong. Peut-être, remontrons-nous vers Da Nang en février. Qui sait ? Espérons que l’immigration sera clémente. On verra demain.

*****

En résumé, voici le parcours

22/01 : Hoi An => Di Lang : 190 km

23/01 : Di Lang => Man Den : 113 km

24/01 : Mang Den => Dak Po : 136 km

25/01 : Dak Po => Pleiku : 92 km

26/01 : Autour de Pleiku : 62 km

27/01 : Pleiku => Buon HO : 156 km

28/01 : Buon Ho => Quang Son : 161 km

29/01 : Quang Son => Cat Tien : 165 km

30/01 : Cat Tien => HCMC : 140 km

Total : 1215 km

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