Les billets de Baloo,  Vietnam

Comment ça va ?

Trois petits mots et une infinité de réponses possibles. Avez-vous remarqué que l’on utilise cette formule généralement dès que l’on envoie un message ou que l’on appelle notre famille, nos proches ? Que l’on se soit parlé hier ou il y a trois mois, nous commençons toujours notre échange par « comment ça va ».

Alors, comment ça va ? Quoi de neuf ?

Cela fait bien longtemps que je ne vous ai écrit. Je m’en rends compte à l’aide de la date de ma dernière publication, le 8 octobre 2020. Je fêtais ma première année de voyage.

J’avoue que depuis le début de mon voyage au long cours, le temps, le jour de la semaine sont devenus une donnée flexible. Le samedi et le dimanche, par exemple, marquent pour la plupart l’alternance entre la semaine et le week-end. Mais depuis plus d’un an, cela ne signifie plus rien pour moi. Il n’y a plus de rythme me permettant de savoir l’heure ou le jour. Ma seule option pour répondre à cette simple question, regarder mon téléphone.

La première fois que je me suis fait consciemment cette réflexion, cela m’a surprise. Une amie me disait : « on se Skype ce week-end ? ». Instantanément cette interrogation : « quel jour sommes-nous ? » Je n’avais plus de repères.

Depuis, je trouve cela libérateur de vivre l’instant présent sans pression ni structure temporelle. Dans le contexte actuel, cela peut être aussi facilitant d’être déconnectée. L’heure, c’est celle qui me convient, au rythme de mes envies, de mon humeur, du soleil ou de la lune. Le jour, c’est celui qui est le bon pour initier un nouveau projet, une balade ou simplement jouir du moment.

Il est saisissant de constater ce que nous faisons de notre temps quand il n’y a plus de contrainte ou de jalons… Et ce, pour le meilleure ou pour le pire. Une heure peut paraitre une seconde. Elle peut aussi durer des jours entiers.

Je me souviens d’une rencontre avec un écossais en attendant un bus. Les soixante minutes passées ensemble m’ont marquée profondément. Elles sont passées en un claquement de doigt et perdurent toujours. Est-ce l’urgence de la situation ? Nous sommes allés à l’essentiel de nos vies, de nos cœurs. Un moment d’une intense intimité avec cet homme qui aurait pu être mon grand-père. Ses conseils bienveillants, son regard bleu turquoise plein de larmes en me quittant me guident toujours après plusieurs mois.

Au contraire, la pluie et les tempêtes que nous subissons depuis octobre au Vietnam donne le sentiment que les jours se ressemblent dans une langueur morose. Le temps s’égrène lentement. Sans distinction d’un jour à l’autre, nous sommes dans un jour sans fin.

Alors, qu’ai-je fais ces trois derniers mois ?

  • J’ai acheté une moto… Cela parait simple. Dans la réalité, pas du tout. Le processus d’achat, d’enregistrement administratif et quelques réparations m’ont pris plus de deux mois.
  • J’ai assisté à l’impressionnant « Tết Trung Thu » ou Festival de la mi- automne. Imaginez des adolescents dansant et virevoltant au rythme des tambours pour apporter la fortune dans vos maisons.
  • J’ai vécu mes premières tempêtes tropicales et premiers typhons. Pour la citadine que je suis, ce fut une expérience de vie marquante. Vivre sans électricité pendant plus de quinze jours. Remplir des sacs de sable pour protéger le resort de Tam Thanh, ma maison depuis quatre mois. En être évacuée. Avoir peur pour la vie, les chiens et les biens de ma famille vietnamienne. Voir Pi, petit bout de six ans, stoïque, quand il constate les dégâts dus aux typhons. Le courage des vietnamiens, dès le lendemain d’un typhon, pour réparer et recommencer. La force indomptable de la nature qui rappelle violemment ce qui est fondamental.
  • Je me suis installée à Da Nang. Je me sédentarise en ville pour quelques temps. C’est un nouveau chapitre de mon voyage.
  • Je m’apprête à fêter mon second noël en Asie. Ici comme ailleurs, il sera particulier.

En bref, j’ai partagé, échangé, porté, aidé… J’ai eu peur… Je me suis émerveillée… Je me suis rappelé régulièrement qu’il en faut peu mais beaucoup d’humilité. Je vous raconterai chacune de ces aventures très bientôt.

 Et vous, comment allez-vous?

Je pense fort à vous tous. Prenez soin de vous.

Un commentaire

  • Caroline GUILBERT

    Bonjour Sarah, J’ai suivi tous tes périples depuis ton départ et il y a toujours autant d’excitation à recevoir tes notifications et découvrir tes nouveaux voyages, rencontres, expériences, pensées. Les photos sont magnifiques, les paysages verdoyants, il y a tellement de couleurs et de visages authentiques.
    Je te souhaite de très belles fêtes de fin d’année entourée de personnes que tu as choisies et qui t’ont adoptée probablement aussi. Profite de ce temps différent et n’oublie pas de nous raconter, c’est vraiment un plaisir.
    A très bientôt.
    Caroline

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