Vietnam

Should I stay or should I go ?

Vous connaissez la chanson « tu veux ou tu veux pas ? »

Dans mon cas, j’aurais pu la rebaptiser « j’y vais ou j’y vais pas ». Cela fait bien longtemps que je n’ai pas pris la route. Je suis restée près de deux mois à Kon Tum, un mois et demi à Tam Thanh.

« Et maintenant ? », voilà la question que je me pose.

La situation liée au Covid 19 m’a sédentarisée. Je retrouve le plaisir d’un quotidien, d’habitudes. Je suis de nouveau dans une zone de confort sans réel défi. Je ronronne doucement bercée par le bruit des vagues. La vie s’écoule tranquillement. Je suis oisive. Je procrastine comme jamais.

L’envie du voyage et de la découverte sont toujours là, un peu en sourdine. Avec le temps, cette mélodie devient mon chant des sirènes. Je suis de nouveau appelée à prendre le large. Mais voilà, depuis le début de mon voyage en octobre 2019, la situation a changé. Parcourir le monde n’est pas possible aussi aisément. Alors pourquoi ne pas traverser le Nord du Vietnam ? Cela faisait partie de mes plans.

A peine cette idée posée, je suis assaillie de doutes et de questions. Voici un extrait de mes tergiversations :

 AvantagesInconvénients
Saison des pluiesJe vais respirer un peu car ici il fait 40° à l’ombre. Le Nord sera verdoyant.Il pleut
Le nord du VietnamToutes les personnes que j’ai rencontrées m’ont parlé des paysages à couper le souffle et de la beauté sauvage des routesDes rizières, des routes, des routes, des rizières, n’est-ce pas toujours la même chose ?
Personne ne voyageJe vais pouvoir visiter les sites comme jamais sans tourisme de masseJe vais me sentir un peu seule au monde
4000km à motoC’est une aventure dont je rêveN’est-ce pas trop long quand on les parcourt seule
Par où je commence ?Je suis libre de mes étapes, de mes choix : Da Nang, Hue, Phong Nha…Trop de liberté tue la liberté… C’est parfois confortable d’avoir un guide, un cadre que l’on suit
Et après ?Tout est possible !Tout est possible ?

Je me rends compte que ce sont les mêmes questions que je me suis posées avant de partir. A l’époque, cela ne m’effrayait pas au contraire. Cela me grisait. Alors que s’est-il passé entre temps ?

  • Huit mois de voyage solo. Certes mais l’envie de rentrer n’est pas là. Bien au contraire. Mes voyages sont loin d’être terminés. Je le sais pertinemment.
  • Le Covid : c’est certain, cela fait envisager mon périple autrement. D’autant plus que les frontières sont toujours fermées. Partout on craint une seconde vague. Alors, est-ce que je me sens prisonnière sans capacité d’anticiper, planifier… peut-être. Cela bouscule mes modes de fonctionnement et me force à me poser un certain nombre de questions que j’avais remis à plus tard. La vie est bien faite, ce qu’on élude revient toujours
  • Ma sédentarisation des quatre derniers mois. J’ai perdu le rythme d’être sur la route. Peut-être ai-je peur aussi que le dicton « on n’est jamais seule en voyage » ne soit pas avéré. Les touristes étrangers sont rentrés chez eux. Les vietnamiens sont toujours là mais ma capacité à échanger reste toujours approximative.

J’allais poursuivre mon introspection sans fin quant au travers d’une discussion avec une amie, je lui envoie une vidéo qui m’avait encouragée lors de la préparation de mon voyage. Cette vidéo parle des questions bienveillantes que l’on nous pose à la veille d’un départ, de nos motivations et d’une question « le plus loin où je suis allée ».

En retour, elle me transmet ce dessin qui reflète sa réflexion personnelle.

Quand je le découvre, une évidence…Je dois retrouver le goût du risque pour ne pas m’enfermer dans une routine ou des peurs qui m’enferment. D’ailleurs, certaines questions ou craintes sont-elles fondamentalement les miennes ?

N’ayant pas encore la réponse à cette question, une de mes stratégies est de poursuivre avec un coloc’ de voyage. J’en parle autour de moi. Un ami me dit : « Fais le seule, tu seras heureuse et fière de toi de l’avoir fait. Ce n’est pas la même chose si je t’accompagne ». Sur l’instant, je lui vole dans les plumes. Ce n’était évidemment pas la réponse que j’attendais.

Cela dit, il a raison. Il est temps de partir à la découverte du Nord. Alors, je range mes affaires. Je dis au revoir et je démarre. Tout mon être est focalisé sur les prochains kilomètres. Il me faut un peu de courage pour me lancer vers cette nouvelle aventure : « Ride to the North ».

4 commentaires

    • baloo

      Coucou Annick, je n’ai pas de recette miracle. Honnêtement, il y a les jours de doutes et d’angoisses et ceux où tout me parait réalisable. Pas à pas, j’apprends pour ne pas sombrer dans les méandres de mes peurs et être bienveillante vis à vis de moi-même. J’écoute ma conviction profonde qui me dit :  » je suis à ma place ». Ce chant est si puissant qu’il finit toujours par me donner des ailes. 🙂
      Je pense fort à toi. Bises

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