Pays
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Ride to the North – Part 1
Nous sommes le 12 juillet 2020, je viens de rejoindre Sa Pa. Retour sur les 1800 premiers kilomètres. Je quitte Tam Thanh le 16 juin en direction de Da Nang. J’y suis déjà passée début mars. Je retrouve le confort et le tumulte de la ville. Je découvre pour le plaisir de mes papilles des canelés et des croissants. Chaque bouchée est une explosion de souvenirs de ma vie bordelaise, de ma famille, de mon pays. Sans vague à l’âme, cette première étape est réconfortante. Ce plaisir sucré me donne le courage d’avancer. Les miens, mes racines ne sont jamais loin. Il y a aussi de nombreux étrangers et expats.…
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Should I stay or should I go ?
Vous connaissez la chanson « tu veux ou tu veux pas ? » Dans mon cas, j’aurais pu la rebaptiser « j’y vais ou j’y vais pas ». Cela fait bien longtemps que je n’ai pas pris la route. Je suis restée près de deux mois à Kon Tum, un mois et demi à Tam Thanh. « Et maintenant ? », voilà la question que je me pose. La situation liée au Covid 19 m’a sédentarisée. Je retrouve le plaisir d’un quotidien, d’habitudes. Je suis de nouveau dans une zone de confort sans réel défi. Je ronronne doucement bercée par le bruit des vagues. La vie s’écoule tranquillement. Je suis oisive. Je procrastine comme jamais. L’envie du voyage…
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Welcome to a Tam Thanh’s Family
Rien ne présageait que je serai « admise » comme membre à part entière au sein d’une famille du village de Tam Thanh. On ne décide pas d’être intégré dans une communauté. Il est prétentieux de croire que cela ne dépend que de notre volonté. C’est elle qui choisit de vous accueillir en son sein. Il faut du temps. Les choses se font en douceur, par petites touches. Cela dit, le point de départ est toujours non-verbal : le sourire, la posture physique. Puis, entrent en jeu les valeurs, la curiosité, l’humilité, le respect. Si vous arrivez en « conquistador », il est évident que vous serez traité sans autre considération. C’est d’ailleurs l’attitude de…
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One night only !
Je pars de Kon Tum pour rejoindre la côte. Je prévois de faire les 250 kilomètres en deux jours. Lorsque j’arrive en début d’après midi sur le lieu de mon étape vers Quảng Ngãi, rien ne m’attire. Même pour une nuit, je n’ai pas envie de m’arrêter ici. Cela fait sept semaines que je rêve de la mer, de beauté et de simplicité. Alors, au lieu de décélérer, je passe la 4ème. Je m’engage sur la nationale, direction un bungalow les pieds dans l’eau. Une fois les 80 kilomètres engloutis, je passe devant l’hôtel que j’avais identifié. Nous sommes en fin de journée. Le lieu a l’air abandonné, délabré. Mon…
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Cân Tho’, Hô Chi Minh City, Hôi An
C’est la première fois que j’écris mes aventures près de trois mois après les avoir vécues. C’est une expérience d’écriture nouvelle basée sur mes souvenirs et mes impressions. Aussi, pour partager avec vous ces étapes, je souhaite prendre un angle d’attaque différent. Pour chacune de ces trois villes, Cân Tho’, HCMC et Hôi An, je vais partager avec vous trois mots symbolisant mon ressenti ou bien le récit d’anecdotes. Pour Cân Tho’, me viennent à l’esprit : Galère : Le trajet de bus pour me rendre à Cân Tho’ dure plus de dix heures au lieu des quatre annoncées à mon départ de Kampot, au Cambodge. A chaque changement de minibus, cinq…
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… Pour parler vietnamien.
A mon arrivée au Vietnam, comme pour tous les autres pays traversés, je commence par apprendre les quelques mots de base : « bonjour », « merci », « oui », « non ». Puis, la situation liée au coronavirus m’oblige à rester plusieurs mois. Je cherche à approfondir mes connaissances. Je ne souhaite pas devenir bilingue mais pouvoir échanger simplement. Cette nécessité et envie sont renforcées par mon immersion dans des villages et petites villes où peu de vietnamiens parlent anglais. Je commence donc par des phrases simples : « Bonjour, je m’appelle Sarah. Je suis française ». Fière de mes deux phrases, je m’emploie à les utiliser. Mais je vois dans le regard de mes interlocuteurs qu’ils ne comprennent…
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Kon Tum
Où avez-vous passé votre confinement ? Chez vous ? En famille ou chez des amis ? A la ville ou la campagne ? Dans un petit appartement ou dans une maison avec piscine et jardin ? Cette question est l’une des plus posées en ce moment. Probablement, cette période marquera aussi les esprits des petits et des grands pour quelques décennies. Fera-t-elle partie des livres d’histoires de nos enfants ou petits-enfants ? Qui sait ? Pour ma part, je l’ai passé à Kon Tum. En lisant le « Routard », rien ne me prédestinait à tomber sous le charme de cet endroit. Voici la description : « Peu de voyageurs poussent jusqu’à cette grosse bourgade provinciale de 130.000 habitants, capitale de…
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A vos marques, Prêt, Partez !
Le 16 avril, nous sommes tous dans des starting blocks. Le déconfinement pour la région de Kon Tum est acté. Le coup de feu libérant toute l’énergie et la frustration accumulées va retentir. De toutes les personnes jouant des coudes sur la ligne de départ, je suis en fin de peloton. Ma position d’étrangère me fait appréhender cette situation nouvelle avec prudence. Avant le confinement, certains habitants me regardaient avec crainte et appréhension. Pour quelques-uns, en tant que blanche, je suis toujours le symbole du virus et de sa propagation. Je ne peux me permettre de partir bille en tête. Alors, j’attends une journée de plus. Je ne suis plus…
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Attendre, tenir et espérer.
Au 1er avril 2020, le confinement total commence. Je suis bloquée dans ma chambre d’hôtel à Kon Tum pour quinze jours. Cela fait 360 heures, 21 600 minutes. Dans les premières heures, telle une enfant, je m’imagine une aventure incroyable. Des souvenirs où j’avais créé tout un univers dans ma chambre d’enfant ou dans mon salon me reviennent. Un tipi, une tente faite de draps et maintenue avec un étendage et ma bibliothèque … Il y a quelques années, j’avais voyagé aux portes du désert depuis mon salon. J’avais installé une tente Quechua, collée des étoiles phosphorescentes, mis des serviettes en guise de tapis et préparer des mezze. Pas de lumières,…
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En route vers le confinement
Je passe la frontière terrestre entre le Cambodge et le Vietnam à Hà Tien le 1er mars. A ce moment-là, rien ne me prépare au cours des dix heures de bus de Kampot à Can Tho à vivre ce qui suivra : être bloquée puis confinée à Kon Tum. Retour sur un mois qui a changé mes perspectives de voyage. Au 1er mars, le monde parle de coronavirus depuis plus d’un mois. Cependant comme beaucoup, je minimise ce qui sera une crise sanitaire mondiale. Je m’agace de toutes ces personnes qui dramatisent. Pour garder les pieds sur terre, on parle de la grippe, d’Ebola ou de la famine qui tuent des…