Pays
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Une dernière aventure… ?
La roulette des visas a tourné en ma faveur en juin. Depuis août 2020, je suis tributaire mensuellement du renouvellement de mon visa par l’immigration vietnamienne. Bien sûr, le risque de devoir partir a toujours été plus ou moins présent. Je suis touriste. Je ne peux pas être accueillie indéfiniment au Vietnam sans travailler ou investir. Je ne m’inquiète pas. De mois en mois, c’est la même ritournelle : j’attends le 30, la simple confirmation de ma prolongation. Or, en mai, le gouvernement commence à analyser plus précisément chaque visa, leur légalité et les fondements de chaque autorisation. Ma reconduction pour juin semble mise en péril. Finalement, ça passe. Plus de…
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Le café sous toutes ses formes
« Un express s’il vous plait ? » Combien de fois, ai-je prononcé cette phrase ? Aucune idée. Depuis le collège, je suis une amoureuse des cafés, de leur ambiance, des histoires qui s’y déroulent tous les jours sous mes yeux… Tout à commencer au « Bouquet d’Auteuil », je suis adolescente. À chaque pause, avec des copains, nous nous y rendons pour jouer au tarot. Chacun prenait un expresso. C’est le moins cher. Avec le temps, je me suis rendu compte que j’adorais travailler, écrire dans ces lieux. Le bruit et l’odeur de la machine à torréfier, l’ambiance due aux habitués, la vie bouillonnante évoquant la commedia dell’arte… Bizarrement, cela me permet de me concentrer…
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Vivre l’instant
« Live and let die ». Outre le titre du film relatant les nouvelles aventures de James Bond cette phrase m’interpelle. « Vivre et laisser mourir ». Lorsque je suis partie en octobre 2019, j’étais, pensais-je, préparée à dire adieu, sans pouvoir les revoir, à certains êtres chers. Et puis, ce jour fatidique arrive. Quelle qu’en soit la raison, c’est toujours trop tôt. Avais-je anticipé cette situation pour une personne en particulier ? Pas forcément. Et à ce moment-là, comment vivre le deuil, l’au revoir à 10 000 kilomètres de sa maison ? Comment accompagner nos morts, nos familles et nos amis alors qu’on ne peut s’embrasser, se prendre dans les bras, se réconforter ? Comment appréhender ce moment…
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Gardienne du Resort de Tam Thanh
Il y a des expériences que l’on ne pense pas faire figurer un jour sur son curriculum vitae. Gardienne du resort de Tam Thanh rejoint ces autres activités hétéroclites : caissière, culture d’oignons, vendange, traite de chèvres… Étrangement ou pas, je ne les ai jamais mentionnées en entretien d’embauche et peu évoquées avec mon entourage. Pourtant, chacune de ces situations a été une aventure riche d’enseignement. Comme chaque histoire, celle-ci débute par un heureux hasard. Nguyen doit se rendre avec sa femme et ses enfants à Hanoi pour visiter sa famille. Il me demande donc de tenir l’hôtel avec Quy, un jeune vietnamien d’une quinzaine d’années ne parlant que le dialecte…
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Huynh, Trâm, Tham, Linh et tant d’autres…
Alors que tous préparaient l’été et que le gouvernement envisageait potentiellement d’ouvrir partiellement ses frontières au tourisme, la quatrième vague de covid frappe le Vietnam violemment le 29 avril 2021. C’est le plus rude de tous les épisodes que nous avons connus jusqu’à présent. Voici quelques récits de Vietnamiens rencontrés ces derniers jours. Huynh Huynh, est un coach sportif de 23 ans au corps bodybuildé, mais pas encore assez à son goût. Dans son regard, on perçoit la dureté des épreuves qu’il a dû affronter. En même temps, il garde une naïveté étonnante quant à savoir ce que c’est de réussir sa vie et être amoureux. Tel un enfant, il souhaite tout…
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Et 1, et 2, et 3… confinements
Et 1, et 2, et 3 — zéro… Pendant deux décennies, la seule évocation de cet hymne représentait la superbe victoire de la France en 1998 lors de la coupe du monde de football contre le Brésil. Depuis, autre temps, autre contexte. Nous comptons tous depuis mars 2020, nos confinements. Depuis le 3 mai 2021, j’entame mon troisième voire mon quatrième, si je prends en considération mon sentiment d’emprisonnement et de frayeur lors des typhons de l’année dernière. Et celui-ci génère aussi son lot d’aventures. Pourtant, tout commençait plutôt bien. Tout d’abord, je me suis habituée à me réinventer. Cette fois encore, j’avais prévu de partir avec un ami en road…
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1 an au Viêtnam
1er mars 2020 – 1er mars 2021. 1 an. 365 jours. Dire que je suis entrée dans le pays avec un visa de trois mois en me disant que j’avais de la marge. 9 mois plus tard, j’y suis toujours. Et je pense y rester encore quelques mois. Jamais je n’ai passé autant de temps dans un pays voire dans une même ville sans avoir un motif d’études ou professionnel. Quand j’y pense, c’est étonnant. Cela dit, cette année ne sort-elle pas de l’ordinaire ? Au cours de cette année, j’ai vécu deux confinements, de nombreux typhons. Je me suis baladée du Sud au Nord à moto découvrant des régions et des paysages fabuleux. J’ai…
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S’installer
S’installer, se poser, s’ancrer, s’établir, s’enraciner, emménager, se sédentariser… Aucun de ses verbes, ni aucun des synonymes variés de la langue française ne m’était venu en tête lorsque j’ai initié mon voyage en Asie en octobre 2019. Cependant, personne n’aurait pu prévoir ce qu’il s’est passé depuis mon départ. Aussi après une pandémie toujours en cours, deux confinements, quelques typhons et une évacuation, je dois me rendre à l’évidence. Il est temps pour moi de trouver un lieu confortable pour quelque temps ! J’apprécie chacun des instants dans mon petit bout du monde de Tam Thanh. Mais la ville me manque. Après un an dans de petites villes et villages,…
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… Pour acheter une moto.
A peine de retour à Tam Thanh fin juillet, la liberté offerte par mon destrier me manque. J’ai dû laisser à Hanoi, à la fin de mon périple dans le Nord, ma fidèle monture qui m’avait accompagnée sur près de 6 000 kilomètres depuis mars 2020. C’était une location. Elle devait d’ailleurs ne durer qu’un mois. Au lieu de cela, je l’ai gardée cinq. J0 : le 1er août, je réfléchis alors rapidement aux différentes options : acheter une moto ou en louer une nouvelle. Comme débute une nouvelle période de confinement, j’ai la certitude que je vais rester au Viêtnam encore pendant plusieurs mois. Je décide donc de faire le…
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Fête de la mi-automne
Depuis plusieurs semaines, je vois des dragons se balader dans les rues au rythme des tambours. Non, je ne suis pas prise de visions. Ils sautent, ils dansent, ils gesticulent… Je m’approche pour observer de plus près. Ce sont de jeunes adolescents Vietnamiens qui s’entraînent. Dans quelques jours, c’est la fête lunaire d’octobre, « Tết Trung Thu ». La fête battra son plein au soir du 15e jour du 8e mois lunaire soit le 30 septembre 2020. Cela fait plusieurs mois que je suis au Viêtnam, mais je n’en avais pas encore entendu parler. Alors, je me renseigne pour la découvrir. Le « Têt Trung Thu » est la seconde fête traditionnelle la plus…